WILL & GRACE
Love Plus One - Le Trio
Episode 3x06
Date de diffusion originale: 09/11/2000
Ecrit par Richard Rosenstock
Dirigé par James Burrows
Transcript par Cecile
Grace Adler Designs. KAREN y est toute seule, au beau milieu d'une conversation au téléphone.
KAREN: Oh oui... tu n'es qu'un vilain petit garnement pour me donner tous ces détails alors que je suis en plein travail... je vais te coller en retenue ce soir et te donner une leçon de choses... (Elle rit. GRACE et WILL entrent, celui-ci portant une pizza.) Oui, oui... oh, il veut un cours de rattrapage sur l'anatomie, le coquin... oh, oui, la prochaine fois je vais te coller une fessée. (Elle lève les yeux et aperçoit WILL et GRACE, qui la regardent.) Oh, la barbe, j'te laisse, Maman et Maman viennent de rentrer.
(Elle raccroche.)
WILL, à Grace: Voilà, on sait comment elle se fait un extra de 2 dollars 20 par minute.
(KAREN tire la langue et soupire.)
GRACE: Tu as toujours l'air fâché quand tu parles à ton mari, Karen chérie, mais en y regardant à deux fois, on voit tout de suite que vous êtes très amoureux.
KAREN: Oui? On l'est toujours? Mmh... c'était pas Stan, c'était ton petit ami Nicholas trucmuche.
GRACE: Nicholas? Nicholas est un ex-petit ami.
KAREN: Chérie, avec toi le "ex" est censé être implicite. Il fait escale ici ce week-end, il a hâte de te revoir.
WILL: Un accro du septième ciel cet oiseau-là. "Grace Adler va être envoyée en l'air. Parée à décoller? Bouclez votre ceinture, il peut y avoir quelques turbulences."
GRACE: Tu as quel âge, 10 ans?
WILL: Presque.
KAREN: Bon, alors dis-nous qui est ce sexy ex?
GRACE: Oh, un violoncelliste du philarmonique de Boston. On est sorti ensemble il y a quelques années. C'était, euh... intéressant.
WILL: C'est en dessous de la vérité. C'était terrible. Pendant deux mois vous avez vécu comme chiens et chats.
GRACE: Oui, mais au pieu on était comme cochons. J'ai hâte de le revoir, Will.
(Le téléphone sonne. KAREN décroche.)
KAREN: Grace Adler Décorations. Oh, salut mon canard. Alors, mon grand coquin, la vie est toujours aussi belle?
GRACE: OK, passe le moi. Je prends, je prends. (Elle décroche le combiné près d'elle.) Salut, sexy. Oh, c'est toi papa.
(GRACE se décompose tandis que WILL manque de s'étouffer sur son morceau de pizza.)
<OPENING CREDITS>
Avec:
Debra MESSING: Grace ADLER
Eric McCORMACK: Will TRUMAN
Sean HAYES: Jack McFARLAND
Megan MULLALLY: Karen WALKER
Patrick DEMPSEY: Matthew
Jeremy PIVEN: Nicholas
Maria PITILLO: Paula
Eric ROTH: Scott, le vendeur de Banana Republic
Will HALL: L'homme
Hope SHAPIRO: La femme
Banana Republic, un magasin de vêtements. JACK y travaille, visiblement au rayon homme, portant un casque-micro et aidant un client à faire son choix.
JACK, au client: Alors... je dis oui pour le pantalon, oui pour le sweat et dix mille fois oui pour la petite idée qui vous trotte dans la tête, OK?
KAREN, entrant, portant un manteau de fourrure blanche et des lunettes de soleil: Eh! Psst, Jack!
JACK: Oh, Karen. Comment ça va?
KAREN, chuchotant: Non, arrête-arrête-arrête... je suis Anastasia Bevearhausen.
JACK, chuchotant aussi: Pourquoi t'utilises ton pseudo?
KAREN: Je leur ai fait plusieurs chèques en bois l'été dernier, histoire de m'amuser! C'est tellement excitant!
JACK: Miss Bevearhausen, est ce que tu te rends compte? Moi, dans ce magasin de luxe, en tant qu'associé! Et mon conseiller d'orientation disait que je faisais tout à l'envers.
KAREN: Oh, chéri, je suis vraiment fière de toi. Viens, on va chez Barney's, ils ont une nouvelle vendeuse. On doit la faire renvoyer, la vilaine a une dent grise. Dépêche-toi.
JACK: T'es folle?
KAREN: Oh... oui, viens. Allez, Jack--
JACK: T'es dingue, je travaille, hello!
KAREN: Oui, et alors moi j'ovule, mais je t'assure que ça donnera rien non plus.
JACK: Tu es dure d'oreille? J'ai de lourdes responsabilités, regarde ces écouteurs.
KAREN: Non... je ne marche pas. Ce boulot va détruire notre amitié. Je suis 40 heures par mois chez machine mais j'ai toujours du temps pour nous. Allez, on y va.
JACK: Karen, non, désolé, je dois rester. Mais je te promets que l'amitié qui nous unit restera intacte. Tiens, je vais passer tout à l'heure, on fera le lit de Rosario en portefeuille.
KAREN: OK! On pourra se couler dans un bain moussant tout les deux?
JACK: Rien ne saurait me faire plus plaisir que de frotter le dos de La Bevearhausen.
(KAREN s'en va, croisant WILL qui rentre.)
KAREN, à Will: Wilma.
WILL, à Karen: Anastasia. (A JACK:) Euh... je viens d'écouter le message où tu dis avoir un nouveau job, et que ce soir tu m'invites à dîner. Y'a à peu près 18 trucs qui clochent dans cette phrase-là.
JACK: Will, cet emploi a changé mon existence. Tout tourne autour de Banana!
WILL: Rien n'a changé en somme.
JACK: Garde ton humour pour tes copines. Laissez passer la vendeuse.
CUT TO:
Une librairie (ou bibliothèque?). GRACE est assise à une table, toute seule, attendant visiblement quelqu'un. NICHOLAS entre.
NICHOLAS: Bonjour Grace.
GRACE: Nicholas. Salut.
NICHOLAS: Je mourrais d'envie de te voir.
GRACE: Ah oui? Et moi donc. Il y a 20 minutes que je t'attends comme une idiote.
NICHOLAS: M'enfin qu'est ce que tu racontes, t'as dit 1 heure 20?!
GRACE: J'ai dit 1 heure, je n'ai jamais dit 1 heure 20!
NICHOLAS: C'est reparti.
GRACE: C'est l'horreur d'attendre dans une bibliothèque, j'ai failli commencer un livre, tu t'imagines?
NICHOLAS: Ecoute, ce n'est pas de ma faute si tu es brouillon comme toujours.
GRACE: Notre rendez-vous était très clair, tu n'entends que ce qui t'arranges, c'est tout.
NICHOLAS: Tu as l'air chaude.
GRACE: Toi aussi. Alors, comment est Boston?
NICHOLAS: Ca t'intéresse?
GRACE: Non, j'alimente la conversation et j'ai hâte d'être au dessert.
NICHOLAS: Et si je te disais que je n'ai plus rien à te dire?
GRACE: Ca me ferait plaisir.
(GRACE et NICHOLAS s'embrassent passionnément.)
PAULA, entrant: Ah, te voilà.
NICHOLAS: Ah, salut chérie.
PAULA: Salut mon chou.
(PAULA et NICHOLAS s'embrassent passionnément.)
PAULA, à Grace en lui serrant la main: Vous devez être Grace? Ravie de vous rencontrer.
GRACE, interloquée: Je vous remercie... vous...
PAULA: Je ne suis pas en retard? Tu m'as dit de venir à 35. (Elle prend un bouquin.) Oh mon Dieu, ça fait des siècles que je cherche ce livre. Il est parfait pour remplacer le pied du fauteuil de ma grand-mère. Je reviens tout de suite.
(Elle sort.)
GRACE, à Nicholas: Alors, euh... tu as une soeur charmante, Nicholas.
NICHOLAS: Non, Grace. Ce n'est pas ma soeur, c'est ma fiancée. Elle est flûtiste dans l'orchestre depuis l'année dernière.
GRACE: Oh. Nicholas, je me sens mal à l'aise, excuse-moi... Si j'avais sû, quand on s'est embrassés, que c'était un "salut", j'aurais gardé ma langue derrière mes dents. (NICHOLAS sourit.) C'est vrai, quand tu as téléphoné, j'ai cru que tu voulais qu'on se voit pour faire ce qu'on fait quand on se voit d'habitude.
NICHOLAS: C'est vrai.
GRACE: Mais cette fille est ta fiancée.
NICHOLAS: C'est vrai.
GRACE: Attends, j'ai dû passer à côté de quelque chose. Si tu as une fiancée, tu ne peux pas lui faire l'amour tout en me faisant l'amour.
NICHOLAS: C'est faux.
GRACE: Quoi? Mais, alors... Oh. Oh, ben... (Elle réalise.) Ooh!
(Elle ouvre des yeux immenses et place sa main devant sa bouche.)
CUT TO:
Banana Republic. JACK montre son "amour-du-jour", MATTHEW, à WILL.
JACK: Il est là. Regarde, c'est un miracle.
WILL: Qui?
JACK: 80 d'entrejambe, sergé de cotton. Le beau brun avec lequel je vais finir ma vie. Regarde, l'étalon à l'état pur. N'est-il pas séduisant? Il me donne envie d'être un mec balèze.
WILL: Un mec bien tu veux dire.
JACK: Oui, ça aussi.
WILL: Comment tu sais qu'il est gay?
JACK, levant la bras: Ca a bipé - ca a bipé, bip-bip-bip.
WILL: Aah. Alors, qu'est ce que t'attends, va lui parler.
JACK: Tu veux rire.
WILL: Hein? Tu n'oses pas? (JACK secoue la tête.) Quoi?! Tu veux dire qu'un mec t'intimide? Tu draguerais le Pape si t'aimais la couleur de sa robe! Oh, c'est pas toi. Allez, tu es Jack, rien ne t'effraie.
JACK: Je suis Jack.
WILL, tapant Jack: Tu es Jack.
JACK, tapant Will: Je suis Jack.
WILL, tapant Jack: Tu es Jack.
JACK, tapant Will: Je suis Jack.
WILL, tapant Jack...: Tu es Jack. (...mais cette fois un peu fort puisque celui-ci va valdinguer dans les manteaux derrière.) Ca va?
JACK, réajustant son micro: Euh... oui.
WILL: Tu es Jack.
JACK, commençant son approche de Matthew: Je suis Jack.
WILL: Tu es Jack.
JACK, chuchotant: Je suis Jack. Je suis Jack. Je suis Jack. Je suis Jack. Je suis Jack. Je suis Jack. Je suis Jack. (Il est maintenant juste à côté de MATTHEW, qui se retourne pour le regarder. JACK lance un râle impressionné, accompagné d'yeux exorbités:) Roooooh...
MATTHEW, souriant: Vous faites cette chemise dans un autre rouge que comme beige? Parce que je crois que ça n'ira pas avec mes pantalons groseille. (JACK ne dit rien. Il se contente de dévisager le beau MATTHEW d'un air débile.) Alors, quel fruit irait avec ces pantalons? Framboise, cassis, mûre, cerise, prune? (JACK ne parle toujours pas.) OK-merci.
(MATTHEW tourne les talons et s'en va.)
JACK, se frappant le front: C'est moi, c'est moi qui suis ta petite prune!
WILL: Quel naze. (Il met un pull bleu devant son buste.) Auriez-vous un fouet de la couleur de ce pull?
CUT TO:
Grace Adler Designs. KAREN et WILL sont installés derrière le bureau de GRACE tandis que celle-ci est devant, leur racontant probablement son rendez-vous avec NICHOLAS.
GRACE: Vous m'imaginez, moi, dans une partie à trois?
(KAREN et WILL éclatent de rire.)
KAREN: Déjà qu'on t'imagine mal dans une partie à deux!
(Ils repartent de plus belle.)
GRACE: Eh. Calmez-vous. C'est pas quelque chose qui se trouve hors de mes prochains champs d'investigation.
WILL: Grace, je serais à l'aise dans une partie à trois, tu me connais. Et Karen serait à l'aise, elle aussi.
KAREN: Toutes les nuits avec Stan sont des parties à trois. Lui, sa bouteille de whisky et moi, ça fait trois, tu sais compter.
(GRACE sourit. KAREN et WILL sont toujours écroulés de rire.)
WILL, à Grace: Mais toi chérie, tu vis dans un tout autre univers.
KAREN: Sur ce coup-là tu es hors jeu.
GRACE: Attendez. J'étais réputée pour avoir des goûts sexuels excentriques dans les boudoirs. Certains m'avaient surnommée... la coquine.
(GRACE était sérieuse, mais KAREN s'écroule sur WILL, riant tous les deux.)
WILL: Ma chérie. Jamais une femme qui serait une vraie coquine n'utiliserait le mot "coquine".
KAREN, acquiescant: Et de nos jours qui dirait "boudoir"? "Regardez-moi, je suis une coquine dans un boudoir"! Oh, non!
(KAREN et WILL rient toujours.)
GRACE: OK, OK, je n'ai peut être pas couché avec plusieurs personnes à la fois, n'empêche que j'ai des goûts sexuels excentriques. Un jour, je l'ai fait dans la cuisine.
WILL, riant, tandis que Karen crie de faux étonnement: C'était avec qui, un maître queux?
(WILL tape dans la main tendue de KAREN, en riant.)
GRACE, poussant Will jusqu'à la sortie: La récré est terminée. Ca suffit, j'attends des clients. Allez ouste!
WILL: Si je refuse de sortir, tu me donneras une fessée, "coquine"?
GRACE: Sors d'ici, gros pervers!
WILL: "Si vous croisez cette fille dans un boudoir, méfiez-vous"!
(Il sort.)
GRACE, à Karen qui hoquète de rire: Je me fiche de ce que vous pensez. Je suis tout sauf prude.
KAREN: Oh, chérie, on ne me la fait pas. Je t'aime comme ma mère qui s'est mariée contre sa volonté, mais... mais voilà, tu es Prudence McPrude, la mairesse de Pudibonde-ville.
GRACE: Karen, tu as tort.
KAREN: Coin-coin, pas du tout.
GRACE: Si, tu as tort.
KAREN: Coin.
GRACE: Ecoute-moi bien. D'abord, je me sens capable de faire une partie à trois; et je vais te le prouver, en faisant dans la semaine une partie à trois. Dis au revoir à Prudence McPrude et dis bonjour à Suzette La Lubrique.
CUT TO:
Banana Republic. WILL entre, et s'adresse à SCOTT, l'un des vendeurs.
WILL: Excusez-moi, je cherche Jack.
SCOTT, dans son micro: Jack, tu as de la visite. Et il est trop sexy. (WILL sourit, flatté.) Si je n'avais pas eu de petit ami, je serais tenté à mort! (A WILL:) Il ne va pas tarder.
(JACK arrive.)
WILL: Eh, eh, ça veut dire quoi, ce message: "Bébé panda veut maman panda"? (Il montre son pager à JACK.) Tu n'es censé utiliser ce code gay qu'en cas d'extrême urgence.
JACK: Euh, justement c'est urgent. Le beau 80-d'entrejambe est là! Ses pantalons... sont ourlés. C'est la plus jolie phrase que j'ai jamais entendue.
WILL, sur le ton qu'utilisent les moines lorsqu'ils prient: Et en chantant elle aura l'air d'une prière.
JACK: J'ai besoin de ton aide. Cette fois je sais pourquoi je perds la boule quand je le vois. C'est un intello! Je l'ai surpris au téléphone à dire des mots très compliqués tels que particulier, déliquescent... je veux que tu fasses de moi un intello!
WILL, jouant le jeu: Entendu, alors dans ce cas j'aurais besoin d'un savant fou, de deux casques à électrodes et d'un singe consentant.
JACK: On va manquer de temps. (MATTHEW passe devant eux.) Oh mon Dieu! Will, aide-moi, je t'en prie!
WILL: Je ne vois toujours pas en quoi je pourrais t'aider! Je vais quand même pas lui parler à ta place!
JACK, trouvant une idée: Oh mon Dieu tu es une fille de génie! C'est exactement ce que tu vas faire! (Il va décrocher le casque-micro et le téléphone de SCOTT.) Scott, rentre chez toi, ta petite amie est enceinte.
SCOTT: Quoi? C'est un garçon!
JACK: Je sais, oui, justement, allez file!
(SCOTT se précipite hors du magasin. JACK revient vers WILL, lui tendant le casque et le portable de l'autre vendeur. WILL les repousse.)
WILL: Non. Non, non-non-non-non. Non, Jack c'est ridicule.
JACK: Will ne me laisse pas tomber, je suis plus amoureux que jamais. Pitié.
WILL: D'accord, après tout je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner.
(Il met le casque-micro et sort du champ de la caméra. Il va près d'une cabine d'essayage.)
JACK, à Will, dans le micro, tripatouillant son casque: 1-2 test, 1-2 test. Ici Blanche-Neige. Allô mon prince? Les nains sont couchés.
WILL: Oui, c'est bon, je te reçois Jack.
JACK: Allô. J'approche de la cible. J'approche de la cible. Si tu voyais ça, il doit avoir de ces tablettes de chocolat! J'suis tout près. Dis-moi un truc qu'un intello pourrait dire.
WILL: Bonjour?
JACK, répétant exactement ce que dit Will, avec le même ton, à Matthew: Bonjour?
MATTHEW: Salut.
JACK, à Will dans le micro: Ca marche, c'est dingue!
<PUB>
La même scène. Pendant toute celle-ci, WILL est caché et parle à JACK dans le micro, qui répète tout à MATTHEW.
MATTHEW, à Jack: Je viens d'acheter "Elle arrive toute nue", mais quelle déception en arrivant chez moi, ce n'était pas la biographie de J. Edgar Hoover. (JACK rit nerveusement.) Et vous, dites-moi, qu'est ce que vous lisez?
JACK: Ah, c'est une bonne question; (dans le micro, à WILL) en ce moment je lis quoi? Quel bouquin, Will, quel bouquin, vite!
WILL, à Jack dans le micro: Je relis un de mes romans préférés, "L'Habit Noir".
JACK: Je relis un de mes romans préférés, "La Bite Noire".
WILL: Non, non!
MATTHEW: Ah oui?
WILL: Non, "L'Habit noir", espèce d'idiot, "L'Habit Noir".
JACK: "L'Habit Noir", espèce d'idiot, "L'Habit Noir".
WILL: Non, non c'est toi l'idiot.
JACK: Non, non c'est toi l'idiot.
MATTHEW: Moi?
JACK: Euh, euh pardon, c'est moi, c'est moi - c'est moi... je suis un peu fatigué ces temps-ci! (A WILL dans le casque:) Mais pourquoi tu peux pas arrêter?
WILL: Eh, un ventriloque n'a que le talent de son pantin. (Il continue à dicter à JACK:) Vous savez Matthew-
JACK: Vous savez Matthew-
WILL: si "Elle arrive toute nue" vous a plu, vous allez sûrement adorer-
JACK: si "Elle arrive toute nue" vous a plu, vous allez sûrement adorer-
WILL: que je me mette tout nu et que vous me fassiez sauter sur vos genoux.
JACK: Que je me mette- (Il s'interrompt, surpris, et tombe à moitié.) Que je me... que je... que je me mette de ce côté et que je vous invite à caresser la fine doublure de nos mocassins cousus main, importés d'Angleterre.
(WILL doit se cacher dans une des cabines d'essayage car MATTHEW et JACK se rapprochent dangeureusement.)
MATTHEW: Oh, c'est un peu précipité. J'aime connaître une chaussure avant d'y enfiler le pied, la sortir au restaurant, lui offrir des chaussettes.
(WILL rit, par conséquent JACK en fait autant, mais celui-ci est très nerveux.)
WILL; Et, qu'est ce que vous faites, dans la vie?
JACK: Qu'est ce que vous faites, dans la vie?
MATTHEW: Je travaille à la télévision.
JACK: Oh mon Dieu, j'adore la télé; Buffy c'est ma drogue! (MATTHEW hoche la tête.) J'adore Willow. Si elle était lesbienne, ce serait chouette! [Eh bien maintenant, Jack doit être ravi!] Vous êtes au courant de ce genre de choses?
MATTHEW: Oh, non, je suis rédacteur sportif. J'écris et je commente des matchs de toutes sortes.
WILL: Sport... alors là je sèche. Le dernier évènement sportif que j'ai vu, c'était "Les Etoiles Du Cirque".
UNE FEMME, rentrant dans la cabine de Will: Vous avez ce modèle en 42?
WILL, à la femme: Non, désolé, je ne travaille pas ici.
JACK: Euh, dites-moi, j'aimerais savoir si Buffy-
WILL: Oublie Buffy, demande-lui plutôt quelles sont ses distractions!
JACK: Quelles sont vos distractions?
MATTHEW: Oh... ff, ça dépend... voyons... oh, tenez, ce soir, je vais à un vernissage, chez Spielman, où on va tout faire pour que je ne reparte pas les mains vides.
WILL: Oh mon Dieu, j'ai aussi été piégé dans cette galerie-
JACK, répétant et continuant les paroles de Will: Oh mon, Dieu, j'ai aussi été piégé dans cette galerie d'art, elle est tenue par une petite femme très sèche et aux mains bleues, elle m'aurait mordu si j'avais rien acheté.
MATTHEW: Oh, je la connais, j'ai eu droit à son numéro. J'ai été obligé d'acheter Le Pied, une toile d'1 mètre 50 sur 2. J'ai bien fait de choisir ça, sinon je repartais avec la sculpture horrible qui était en vitrine.
WILL: Le Pêcheur Japonais Chanceux.
JACK: Le Pêcheur Japonais Chanceux.
MATTHEW: Le Pêcheur Japonais Chanceux.
WILL: Je l'ai acheté.
JACK: Je l'ai acheté.
MATTHEW: Oh, c'est pas vous!
WILL: Eh si.
JACK, dans le micro, tapant dans le mur: Eh dis donc, on pourrait pas discuter de choses qui m'intéressent, espèce d'égoïste!
WILL: Oh, Jack, Jack, ne lâche pas, ça marche bien! Euh-euh... euh Matthew, je peux vous poser une question?
JACK: Matthew, je peux vous poser une question?
WILL: Mais, ne le prenez pas mal.
JACK: Mais, ne le prenez pas mal.
WILL, à la même femme qui rentre dans sa cabine: Mais vous allez sortir espèce de foldingue?!
JACK: Mais vous allez sortir espèce de foldingue?! (A une femme qui fait du shopping:) Eh, eh vous la foldingue, là, dehors! (A MATTHEW:) Euh... bien. Où en étions-nous?
MATTHEW: Je crois que je vais devoir vous laisser.
JACK: Ecoutez. A mon avis, vous êtes un grand malade. Vous devez frôler la schizophrénie, OK? Et je ne suis pas compétent en matière de couple à trois.
MATTHEW: C'est tout aussi bien, Jack, parce que c'est une autre personne qui m'intéresse.
JACK: Oh, mais ce que vous faites avec vous, ça vous regarde, OK! Mais promettez-moi que vous prendrez le temps de pleurer sur votre triste sort.
MATTHEW: Je mets cette thérapie en pratique, et vous vous me rapportez mes pantalons.
JACK: Bonne idée! (Dans le casque:) Will, t'es viré.
(MATTHEW se dirige vers la cabine d'essayage où est enfermé WILL, prend une de ses cartes de visite, et l'ouvre.)
WILL, jaillissant de la cabine: Ecoutez, madame, je vous ai déjà dit-- Désolé.
MATTHEW: Voici ma carte. Je suis ravi de te connaître.
WILL: Moi?
MATTHEW: Oui, j'ai vite compris. Jerry Lewis et toi, vous n'avez pas assez répété.
WILL, enlevant le casque: Oh. Je sais pas ce qui s'est passé, dans l'autre boutique on a fait un tabac.
MATTHEW: Le premier, c'est mon numéro personnel.
WILL: Au fait, je m'appelle Will.
MATTHEW: Je m'appelle Matt.
WILL, montrant le casque: Matt, oui.
MATTHEW: J'ai été ravi.
WILL: Moi aussi.
MATTHEW: Jack ne sera pas trop triste?
(WILL se penche, pour voir JACK mesurer la longueur de pantalon d'un client.)
JACK: C'est juste pour mesurer votre entrejambe.
LE CLIENT: Mais je viens pour des chaussettes.
JACK: Ta-ta-ta-ta.
WILL: Oui, il est sur la voie de la guérison je pense.
CUT TO:
L'Hôtel Waldorf-Astoria. Chambre de NICHOLAS et PAULA. GRACE frappe à la porte et NICHOLAS vient lui ouvrir.
GRACE: C'est moi. On fait quoi d'abord, avec qui et comment?
NICHOLAS: Attends. D'abord on reste zen. Tu peux entrer, et puis me donner ta veste. Je te sens nerveuse, tu l'es?
GRACE: Nerveuse? Non... mais quelle drôle d'idée!
(Elle enlève son manteau. En dessous elle porte une autre veste.)
NICHOLAS: Deux vestes? Whoah, dis donc!
GRACE: La première veste me sert de parapluie. On risque moins de le laisser traîner et de l'oublier! (PAULA arrive derrière GRACE, en robe de chambre.) Alors, où est Paula?
PAULA: Je suis là. Salut, Grace.
GRACE: Oh. Hey. Hey. Paula.
PAULA: Tu peux enlever ta veste.
GRACE, la retirant: Merci. (PAULA la prend et la jette sur son manteau. GRACE porte un pull bleu en dessous. Elles est maintenant entre NICHOLAS et PAULA.) Oh! Allez-y.
PAULA: Grace, détends-toi, on est là pour s'amuser, tu n'as aucune- Nicholas!
NICHOLAS: Quoi?
PAULA: Pourquoi tu mets ma flûte sur le bord de la fenêtre? Tu sais qu'elle craint l'humidité.
(Elle prend la boîte de sa flûte et la pose sur la table de nuit.
NICHOLAS: Oh, je suis désolé. C'est bon, désolé, tu vas pas en faire-
PAULA: OK, OK, OK!
(NICHOLAS et Paula s'assoient sur le lit, tapotant l'espace qui les sépare en regardant GRACE.)
GRACE: Vous me demandez de m'assoir entre vous deux, c'est ça? D'accord. (Elle rit bêtement.) C'est très rigolo, non? C'est un symbole universel pour faire s'assoir quelqu'un n'est ce pas? Tout le monde comprend ce geste, les enfants, les chiens, les chiennes...
NICHOLAS: Ne parle pas comme ça de toi. Eh, tu te souviens du jour où... (Il continue sa phrase dans l'oreille de GRACE.) Tu t'en souviens?
GRACE: Oui.
NICHOLAS: Eh bien ce sera pareil ce soir. Tu vois?
GRACE: Oui. Sauf que... je vais devoir attendre mon tour, mais...
PAULA et NICHOLAS, retirant le pull de Grace, qui porte un sweatshirt jaune dessous: Et voilà!
GRACE: Oh, oh là... je me sens mieux. (NICHOLAS l'embrasse. Puis GRACE se tourne vers PAULA:) Je vais m'habituer petit à petit. En attendant, bonjour. (GRACE lui serre la main. PAULA commence à lui masser l'épaule gauche.) Oh... oh, c'est délicieux. Douces caresses. (NICHOLAS commence à lui masser l'épaule droite.) Oh, pleins de douces caresses. Des mains poussent de partout; comme des champignons à l'approche de l'automne, en plus sexy.
NICHOLAS: Whoa, ses cheveux sont magnifiques, n'est ce pas chérie? Quoi? T'es encore fachée?
PAULA: Tu l'as posée là exprès pour que je-
NICHOLAS: Oh, mais c'est pas vrai Paula.
GRACE: Oh génial, c'est divin, oui, j'avais un gros noeud...
PAULA, rabattant Grace pour mieux voir Nicholas: Mais si j'avais mis ton violoncelle dans un courant d'air, la foudre se serait abattue sur moi.
NICHOLAS: On ne fait appel aux flûtistes que pour faire pleurer les gens dans les films romantiques.
PAULA, se levant: Tu sais quoi? Je m'en vais. Quand tu voudras faire une partie à trois, tu n'auras qu'à inviter ton violoncelle et ton ego.
NICHOLAS: Ben mon violoncelle, lui il fait de la musique quand je le touche.
GRACE: Attendez.
PAULA: Tu n'es qu'un égoïste.
NICHOLAS: Et toi tu es la reine des casse pieds.
PAULA: Tu veux que je te dise? On dirait que ça t'amuse de me mettre sur les nerfs.
(PAULA et NICHOLAS se disputent. GRACE monte sur le lit.)
GRACE: Eh eh... minute papillon. Mon examen de conscience a été un torture, j'ai lutté pour avoir le courage de... oh-oh, ça me tue... (Elle enlève son sweatshirt. En dessous, elle n'a plus qu'un débardeur orange.), je brûle littéralement. Ce n'est pas moi, OK? Je suis une chic fille de Schenectady. J'ai été à la synagogue pendant 10 ans. Quand j'ai laissé Bobby Kay me peloter, j'avais 16 ans. Alors pour moi venir participer à ça, ce n'est pas de la tarte. Alors on se réconcilie, on se fait la bise; parce que nous trois, ce soir on va s'envoyer en l'air!
NICHOLAS: Bébé, tu es trop chaude!
PAULA: Allez, c'est le moment ou jamais.
NICHOLAS: Oh oui!
GRACE, sautillant sur le lit, alors que Nicholas et Paula se jettent sur elle: Attendez, non non-non, attendez, non non non attendez, attendez!
NICHOLAS: Mais si, si, allez, pourquoi, non mais t'inquiètes pas, tu verras, ça va allez--
GRACE: Non non non, ce n'est pas moi. Ok, je suis une chic fille de Schenectady. J'ai été à la synagogue pendant 10 ans. Quand j'ai laissé Bobby Kay me peloter, j'avais 16 ans. Alors pour moi, venir participer à ça ce n'est pas de la tarte. Je ne suis pas de taille. Je suis vraiment désolée, mais j'ai peur d'être obligée faire machine arrière, et je vais donc m'en aller aussi discrètement que possible, en partant sur la pointe des pieds. Je vais ramasser mon pull-over, ma veste, et mon autre veste... Oh, je suis désolée de vous laisser sur votre faim. Je vais faire monter la concierge de l'hôtel, je la trouve plutôt sexy... Adieu.
(GRACE sort.)
CUT TO: (Closing Credits)
Grace Adler Designs. WILL et GRACE y sont, discutant de la nuit de GRACE.
GRACE: J'ai toujours cru qu'il y avait du vrai dans ce surnom de coquine.
WILL: Mais c'est pas un critère de séduction. J'ai jamais fait une partie à trois.
GRACE: Oui, mais toi tu es gay. La coquine est une partie de toi.
WILL: Moui, c'est sûr. Sans ça je serais hétéro.
KAREN, entrant: Alors? Comment s'est déroulé ta sexcapade, chérie? Tu as joué de la flûte et du violoncelle en même temps, ou est ce que tu as fait le chef d'orchestre? Hein?
WILL, à Grace: Tu veux que je lui raconte?
GRACE: Non, ça ira, Will.
KAREN: Oh, allez, oui!
GRACE, à Karen: Je n'ai pas honte de moi. La nuit a été fan-tas-tique. On était tellement imbriqués les uns dans les autres que je ne savais même plus où donner de la tête.
KAREN: Oh! Ce que tu es vicieuse, c'est dingue! Whaou!
GRACE: Mais, Karen, tu--
KAREN: C'est trop pour moi, je prends ma journée. (Elle ouvre la porte.) Tout dans cette pièce respire la luxure. Je suis mère de famille, j'ai des enfants, Grace. Ca me pétrifie. Ooaah, quelle horreur!
(KAREN sort, laissant GRACE désemparée.)