"Mon Ex Revient"

WILL & GRACE

Hey La, Hey La, My Ex-Boyfriend's Back - Mon Ex Revient

Episode 2x16
Date de diffusion originale: 15/02/2000
Ecrit par Jeff Greenstein
Dirigé par James Burrows
Transcript par Cecile


Appartement de GRACE, qui rentre, suivie par WILL et JACK, qui portent chacun des sacs de provisions.

GRACE: Aah, vous voulez bien arrêter de vous chamailler?

JACK: Je suis désolé, mais ton mari s'est conduit envers le marchand de légumes comme une effrontée; (A WILL:) quand je lui ai signalé qu'il pouvait devenir ma petite rose des vents, tu m'as tapé.

WILL: Signalé? Tu as pris le tuyau d'arrosage entre tes cuisses en dirigeant le jet sur moi.

GRACE: Les filles, les filles, les filles! Je vais vous réconcilier tout de suite. Bien que le marchand tripote de grosses courges, il ne couche sûrement pas avec. La preuve, il m'a donné son numéro.

(Elle fait voler le petit papier d'un air ravi devant WILL et JACK.)

JACK: Il est un peu gras.

WILL: Il a une drôle de lèvre.

(GRACE rit, et JACK et WILL partent chacun de leur côté. GRACE met en marche son répondeur.)

REPONDEUR: Vous avez un message.

VOIX D'HOMME SUR LE REPONDEUR: Bonjour, c'est encore Michael. (A ce mot, GRACE fonce vers le téléphone, mais est freinée par les cartons-obstacles tout le long de la pièce.) J'ai bien réfléchi, j'ai décidé de te donner une seconde chance. Allez la star, rappelle-moi.

(Elle coupe le répondeur alors que WILL passe le nez par la porte d'un air meurtrier, puis JACK fait pareil de l'autre côté, lui très surpris. GRACE continue à ranger ses affaires, l'air de rien.)

JACK: Oh - Mon - Grrcckkhh.

(Ce dernier mot est juste un râle, qui lui laisse la bouche grande ouverte.)

WILL: Pourquoi mon ex-petit ami te téléphone?

JACK: Will, reste en dehors de ça. (A GRACE:) Pourquoi son ex-petit ami te téléphone? L'homme qui l'a lâchement abandonné après sept ans et l'a laissé tout seul avec un poignard dans le coeur et des poignées d'amour conséquentes?

GRACE: Michael a appelé l'autre jour. Il revient à Manhattan, il a emménagé dans une maison de ville et il désire que je me charge de la décoration.

JACK: C'est faux, enfin qu'est-ce que...! (Il se retourne vers WILL.) Will, garde ton calme, respire. (WILL est très calme. JACK se baisse le long du comptoir et plie les genoux.) Euh, tiens, pose ta tête sur mes genoux. Allez.

WILL: Je passe.

GRACE: Will, je lui ai dit non. Je pensais que ça pourrait sans doute t'ennuyer.

JACK: Pensais, pourrait, sans doute... Ca aurait pu le tuer! Tu n'as donc pas le moindre égard envers lui? (A WILL:) Viens. Je ne te laisserais pas tomber, mon grand. Tu sais que tu peux compter sur moi en toutes occasions. (Son biper sonne.) Oh, je dois y aller. Tommy a la voiture.

(Il sort de l'appartement en gambadant.)

GRACE: Will, je ne t'ai rien dit de ce coup de téléphone parce que je voulais éviter avant tout de te mettre dans une situation embarrassante.

WILL: Grace, Grace! Fais-lui sa décoration.

GRACE: Whoah...

WILL: Vous étiez amis vous aussi après tout. Vous êtes sortis ensemble, vous avez été bouddhistes une semaine, je m'en souviens. Tu lui a même refilé la mononucléose. Par quel mystère, ça, ça reste à élucider. Ca m'est égal.

GRACE: Ce n'est pas vrai. Ton nez s'allonge, Pinocchio.

WILL: J'ai l'impression que tu as dans l'idée que c'est plus ennuyeux pour moi que ça ne l'est en réalité. Ca fait plus de deux ans, je n'éprouve plus rien pour lui. Fonce.

GRACE: Tu en est sûr, Will?

WILL: Sûr et certain. Et en plus, je sais que t'en as envie, ça tourne à cent à l'heure dans ta tête.

GRACE: C'est pas vrai.

WILL: Le salon?

GRACE: Tissu hétérologue.

WILL: Salle de bain?

GRACE: De l'écossais, humour.

WILL: Chambre?

GRACE: Blanc, luxe, années quarante.

WILL, acquiescant: Mais tu n'y as pas pensé. 

GRACE: Ca ne m'a même pas effleuré.

 

<OPENING CREDITS>
Avec:
Eric McCORMACK: Will TRUMAN
Debra MESSING: Grace ADLER
Sean HAYES: Jack McFARLAND
Megan MULLALLY: Karen WALKER
Chris POTTER: Michael
Christian ZIMMERMAN: Andrew

 

Grace Adler Designs. KAREN arrive tandis que GRACE est plongée dans le choix de tissus.

KAREN: Bonjour Grace.

GRACE: Bonne après-midi.

KAREN: Chérie, je suis allée prendre un verre hier soir avec les filles; il n'y avait que moi, Paloma, Marla, et Monsieur Blackwell. Ils ont tous une activité quelconque. Tiens, prends Marla, elle s'occupe d'un tas de ventes de charité, elle a un poste de, de... oh, d'une association, en tout cas, elle est mince. Et ça m'a donné à réfléchir. C'est vrai, j'ai bientôt trente-deux ans, et qu'est-ce que j'ai fait de ma vie, hein?

GRACE: Comme tu as enlevé dix années sur le total, qu'est-ce qui te reste?

KAREN: Alors voilà. Je viens de prendre une décision. Je veux décorer la maison de Michael. Comme Michael est gay, ça sera un jeu d'enfant. Tiens: cuir noir, peinture laquée, une douche pour six, gagné! C'est pas sorcier!

(KAREN prend un stylo et le dirige vers un carnet de croquis. GRACE, qui a un rire gêné depuis le début, l'arrête.)

GRACE: Euh, attends. Karen, écoute. Honnêtement, je crois que tu es déjà suffisament surchargée de travail ces temps-ci. C'est vrai, tu as tes ongles à vernir, tes magazines à lire, puis y'a aussi tes pilules, elles s'avaleront pas toutes seules!

KAREN: Euh, oui, c'est gentil; ta sollicitude me touche chérie, mais je veux faire...

GRACE: Karen, je suis désolée, c'est non.

KAREN: Oh. Je comprends. Et je suis d'accord. C'est un travail qu'on ne confie qu'à ceux qui portent des galons.

(GRACE regarde ailleurs, très gênée. KAREN se dirige vers la machine à café, en verse dans une tasse et viens la planter sous le nez de GRACE, avec un sourire de démente.) 

GRACE: Merci. C'est celui d'hier. Il est froid. Et il y a un cheveu qui nage. Mais, c'est gentil.

KAREN: Peut-être que je peux en faire du frais.

GRACE: Tu ne sais pas le faire.

KAREN: Alors, je peux faire autre chose.

GRACE: Tu ne sais pas le faire.

KAREN: Alors je...

GRACE: Tu ne sais pas le faire!

KAREN, l'air profondément dégoûtée: Chérie, j'adore ce chemisier, ce tissu est réellement à croquer. Yum-yum-yum. (Elle met sa main devant sa bouche comme si elle allait vomir.) Oh, Grace, tu es plutôt séduisante...

GRACE, la coupant, à moitié hystérique: OK-OK-OK-OK. Arrête ça, tu deviens exaspérante. OK Karen, tu lui feras une chaise. Une chaise. Une seule.  

KAREN, sautant de joie: Oh, je t'adore, tu seras pas déçue, Michael sera comme un roi - ou plutôt comme une reine - assise sur son trône.


CUT TO:
Ascenseur, dans l'immeuble de WILL et GRACE. JACK et WILL s'y trouvent, ce dernier tenant une bouteille d'eau.

JACK, piétinant le sol: Dépêche-dépêche-dépêche.

WILL: C'est délirant de ne pas vouloir utiliser les toilettes du ciné.

JACK: Je ne fais pas pipi dans les toilettes publiques.

WILL: C'est bien la seule chose que tu n'y fasses pas.

JACK, faisant une sorte de bouclier contre Will avec ses mains: J'écoute pas. Dépêche, dépêche-dépêche, dépêche.

WILL: On dirait que ça presse.

JACK: Oui, ça presse.

WILL: Si je joue des maracas, ça aide?

(Sadique, il secoue sa bouteille d'eau à l'oreille de JACK.)


CUT TO:
Le palier de WILL et GRACE. Celle-ci sort de son appart en compagnie de Michael.

MICHAEL: Oh, Grace, une dernière chose: je veux que ma garde-robe fasse très macho.

GRACE: Eh bien déjà, il faudrait éviter de dire 'ma garde-robe'. (MICHAEL se retourne et regarde la porte de l'appart de WILL.) Michael?

MICHAEL, pointant la porte du doigt: J'ai habité là.

GRACE: Moi aussi, j'ai habité là.

MICHAEL: C'est vrai? Est-ce que Will était à cheval sur la propreté avec toi en te poursuivant avec son ramasse-miettes quand tu mangeais?

GRACE, souriant: Tu avais le droit de manger dans l'appartement? J'imagine que tu étais un ami privilégié. Oh, garde ça un instant, merci, (elle lui tend un dossier) je reviens, j'ai oublié mon brillant à lèvres à la vitamine E. J'ai les lèvres tellement sèches, c'est pas croyable. Oh, j'ai toute la journée pour te parler de ça.

MICHAEL, un peu désespéré: Génial.

(La porte de l'ascenseur s'ouvre devant MICHAEL. WILL et JACK en sortent.)

WILL: Michael?

MICHAEL: Will?

JACK: Oh - Mon - Grrcckkhh. (WILL agite la bouteille d'eau à l'oreille de JACK, qui semble vouloir taper l'incruste.) Oh mon dieu.

(Il part en courant dans l'appart de WILL.)

WILL: Waoh, comment vas-tu?

MICHAEL: Eh ben bien, et toi?

WILL: Ca va.

MICHAEL: Il y a longtemps qu'on ne s'est pas vus, ça fait combien de temps? euh, ça-ça-ça fait...

WILL: Oh oui, longtemps-longtemps-longtemps.

MICHAEL: Oh oui, au moins euh...

(Ils rient.)

GRACE, sortant de son appart: Coucou, me revoilà. On... oh.

MICHAEL: Euh oui. Une vieille histoire.

GRACE, à Will: Euh-ah, je croyais que tu étais au cinéma avec Jack?
 
WILL: On y était, mais Jack a pris un jus d'abricot; et comme je lui ai promis un string en soie sauvage s'il arrêtait de mettre des couches...

GRACE, riant nerveusement: OK, désolée mais on doit y aller, parce que comme ça, eh bien, on sera, euh... partis. Au revoir.

MICHAEL: Euh, Will...

WILL: Mmh?

MICHAEL: Tu as l'air très en forme.

(Il rentre dans l'ascenseur où l'attend GRACE et partent. WILL retourne dans son appart, un peu désorienté.)

JACK: Oh c'est agaçant, cette vessie de moineau! Quand je pense que j'ai loupé la conversation... dis-moi tout, Will, sans oublier un détail. Qu'est-ce qu'il a dit à propos de moi?

WILL, le détaillant de la tête aux pieds: Tu aurais voulu qu'il dise que tu as grossi? Et si je te disais que je jurerais avoir reçu un signe fort de la part de Michael, comme si, je comptais encore pour lui?

JACK: Non, sans rire?

WILL: C'est quand même pas un hasard! D'accord, il travaille avec Grace, mais est-ce qu'ils avaient besoin de se rencontrer devant l'appartement qu'on a partagé pendant sept ans? Est-ce qu'ils sont obligés de déjeuner dans notre restaurant?

JACK: Alors tu veux dire qu'il n'a rien dit du tout sur moi?

WILL: Il a seulement dit que... j'avais l'air en forme.

JACK, chantant: Ton petit ami revient, il sauvera ta réputation... (avec WILL:) Hey la, hey la...

WILL: Tu veux que je te dise? Je crois qu'il se rend compte qu'il a fait une erreur.

JACK, chatouillant Will: Alors... on se sent toute chose, hein?

WILL: Oui, c'est vrai...

JACK: Bon, alors... tu veux un conseil? Va lui dire, Will.

WILL: Tu crois? Oh, non-non-non.

JACK: Euh, attends. Si tout ce qui t'en empêche c'est ton attirance pour moi, autant te le dire tout de suite: (il pointe sa bouche du doigt) ça-n'arrivera-jamais. Ok? Alors, donne libre cours à tes pulsions pour des garçons sans envergure.

WILL: Oh, Jack, je ne trouverai personne avec aussi peu d'envergure que toi.

JACK: C'est gentil.

(Il se prennent dans leurs bras.)


CUT TO:
Grace Adler Designs. KAREN travaille au design de la chaise de MICHAEL. Le téléphone sonne.

KAREN: Karen Walker Décorations? Oh, c'est toi Grace! Oui? Oui, il n'a pas arrêté de sonner de la matinée. Oh non, bien sûr, je n'ai pas décroché, je suis trop occupée avec ma chaise. Oh c'est bien vu. Pourquoi j'ai répondu cette fois-ci? (Elle raccroche.) Elle est délirante.


CUT TO:
Appart de MICHAEL. Celui-ci ouvre la porte derrière laquelle se trouve WILL.

MICHAEL: Will.

WILL: Bonjour. Est ce que... (Il met son pied à l'intérieur.) je peux?

MICHAEL: Oh, c'est un peu en désordre, le déménagement n'est pas encore fini, mais-mais, entre, oui, je t'en prie.

WILL: C'est ravissant...

MICHAEL: Merci...

WILL: Il est immense dis donc. Pourquoi tu l'as pris si grand?

MICHAEL: Eh bien je pensais prendre un chimpanzé, et à ce qu'on dit ça adore faire de la bicyclette. 

WILL: Oh, oui, le mien est plutôt du genre casanier. Il n'est pas inactif, hein, il vide le frigo, il saute partout, il met mes costumes, il adore ça. Mais... assez parlé de Jack.

MICHAEL: Bon... mais, tu voulais...?

WILL: J'ai pas eu le temps de te dire, quand on s'est croisés dans le couloir de tous les dangers, que, euh... tu as l'air en forme aussi. 

MICHAEL: Merci. Tu sais, j'ai pensé plus d'une fois à te téléphoner mais j'hésitais, il y a longtemps qu'on s'est pas parlés...

WILL: Oh, wow... (Il soulève une petite horloge.) Ah-ah, le premier truc qu'on s'est acheté ensemble. Sans compter nos deux t-shirts avec marqué "Vive l'auto-reverse". C'est chouette de le voir là, traîner au beau milieu du salon. Oh, la grande aiguille est toujours cassée.

MICHAEL: Oui. Oui, je vais la porter chez l'horloger. Tu n'as pas envie de faire un tour?
 
WILL: Michael, j'ai un truc à te dire avant. Tu es maintenant à New York, je sais que tu passes des heures en compagnie de Grace, je te croise devant chez moi, et puis cette pendule dans ton salon... je crois que comme moi, tu sais que...

ANDREW, entrant avec une peinture géante: Attention. Croûte anonyme achetée sur un coup de tête. Elle va où celle-là? 

MICHAEL: Dans la chambre.

ANDREW: Parfait.

WILL: Quel zèle, ces déménageurs! "La pose et la critique sont incluses."

MICHAEL: Will...

WILL: Laisse-moi finir. J'ai cru comprendre que tu éprouvais toujours des sentiments pour moi, et je... je voulais que tu saches que... que j'ai aussi... (A ANDREW:) Est-ce que vous avez besoin d'écouter?

ANDREW: Oui. Je crois.

MICHAEL: Je te présente Andrew Kurt. Nous vivons ensemble.

WILL: Euh, wow. "Ca vous porte vos toiles et ça s'installe."

MICHAEL: Euh Will, il n'est pas...

WILL: Oui, j'ai compris... qui il est, Michael. (Il serre la main d'ANDREW.) J'ai été ravi de vous connaître.

ANDREW: Moi aussi.

WILL: Et voilà, je vais... partir, et euh... (Il attrape la pendule.) je reprends ma pendule, merci.
 
(Il sort, énervé.)

 

<PUB>

 

CUT TO:
Grace Adler Designs. GRACE et KAREN y sont.

KAREN: Oh, Grace, dieu soit loué tu es là. Avoir la tête qui tourne sans être saoûle c'est l'enfer.

GRACE: Je comprends Karen. Calme-toi, calme-toi. Je sais. On n'a qu'a essayer ce qu'on avait fait en première année à l'école de haute couture.

KAREN: Bon d'accord. Rien qu'une fois, et après ça au boulot.

(Elle essaie d'embrasser GRACE, qui la repousse.)

GRACE: NON!!

KAREN: Quoi?

GRACE: C'est pas ça. C'est plus technique. Allons-y. (Elle pousse KAREN vers les trois chaises à tester. Elles se dirigent vers la première.) Assieds-toi sur cette chaise, et imagine-toi chez toi.

KAREN: Mais chérie, j'y arriverai jamais, mes fauteuils sont de qualité!

GRACE, vidant un pot à crayons pour le tendre à Karen: C'est ton troisième verre de gin.

KAREN, s'asseyant immédiatement: Je suis dans la bibliothèque. J'ai mis de la musique...

GRACE: Bon, maintenant, tu savoures cet instant de détente après un succulent dîner fait de rondelles d'oignons et de quartiers de citrons. Qu'est ce que tu fais?

KAREN: Je me défoule sur le gros lard.

GRACE, soupirant: OK, tu te défoules sur le gros lard, que ses futurs petits enfants appeleront Buddha. Allez.

KAREN: J'y vais. "Dis donc, petit boudin, tu comptes aller où avec ces beignets?" (Elle grimace et GRACE se passe la main sur le front.) Je m'y sens pas très bien.

GRACE, pointant la deuxième chaise du doigt: Essaie celle-ci.

KAREN: Oh, d'accord. "Mon chéri en sucre, veux-tu un verre de lait bien frais avec les beignets?" (Elle jaillit de la chaise.) Mais c'est l'enfer!! (Elle met un coup de pied dans la chaise, et garde une distance de sécurité vis à vis de celle-ci.)

GRACE: OK, on va habiller celle-là pour ton bureau. Bon, le fauteuil.

KAREN: Ah. Voilà. "Tu reposes ces beignets, mon gros, tu connais la règle. Fais fondre ce collier de graisse, t'auras du dessert. (GRACE lève les yeux au ciel.) Rosario, embrasse la môme, ses profs disent qu'elle manque d'affection. Oh, et Stanley, au nom du ciel, sort tout de suite de cette cabine d'UV, t'es aussi grillé qu'une brochette!". Oh, celui-ci est divin, oui, divin.

(Elle fait semblant de boire dans son pot à crayons vide.) 

GRACE: Est-ce que tu avales tout rond les proies que tu captures?

WILL, entrant, bien énervé: Pourquoi tu ne m'as pas dit que Michael avait un ami?

GRACE: Oh mon Dieu que s'est-il passé, tu es allé le voir?

WILL: Oui, je suis allé à son appartement, et je me suis humilié devant lui en lui disant que j'avais toujours des sentiments pour lui.

GRACE: Tu es dingue, tu m'as dit que lui et toi c'était terminé.

WILL: Je t'ai menti, désolé.

KAREN, se levant: Eh eh, un ton en dessous, le cow-boy, t'es pas dans un saloon. [Elle a ici une variation de voix qui m'a beaucoup impressionnée. La doubleuse de Megan Mullally fait vraiment un très bon travail.] On est en train de bosser dur et je te conseille de ranger ton pétard. (En riant:) C'est drôle, je vous dis ça alors que j'y crois pas! OK. Envie créatrice satisfaite, mais mon envie de gin tonic est tres intense et me titille, alors salut! (Elle appuie sur le nez de WILL.) Reprends ton flingue. Salut, cow-boy!

(KAREN sort.)

WILL: Enfin, pourquoi tu m'as pas dit ce qu'il en était?

GRACE: Mais je voulais juste te protéger!

WILL: Oh, c'est fou ce que tu m'as protégé, Grace. Si t'étais une capote, je serais enceinte, c'est sûr.

GRACE: Désolée, je t'assure que je pensais bien faire. Tu peux me croire, tout ce que je voulais c'est t'éviter des souffrances inutiles.

WILL: Oh, je suis désolé. Ne m'en veux pas, je suis... j'ai pris une pendule, en partant. En clair, c'est du vol! J'ai disjoncté!

GRACE: Celle qui trônait dans le salon, tu veux dire?

WILL: Ouais.

GRACE: Oh génial, c'était une horreur, elle ne s'accordait avec rien de ce que je faisais.

WILL: Grace.

GRACE: Oh, oui oui oui oui, pardon, tu es mal. Qu'est ce que je peux faire pour te soulager?

WILL: Tu- Je voudrais que tu me racontes tout. Si c'est une tierce personne qui me dit la vérité, ce- ça va être beaucoup plus pénible.

GRACE: Oh, de toute façon tu vas être fou de rage.

WILL: Non, non pas du tout.

GRACE: Tu me le promets?

WILL: Je te le promets.

GRACE: OK. Tu veux savoir quoi?

WILL: Depuis quand sont-ils ensemble?

GRACE: Oh, là tu vas exploser.

WILL: Non, je te le jure, dis-le moi.

GRACE: Depuis janvier.

WILL: Ah. OK. Tu vois? Je reste très calme.

GRACE: 97.

WILL: Quoi?! (GRACE laisse échapper un petit cri quand WILL se retourne brusquemment.) Deux mois après qu'on se soit séparés?! Ca t'amuse, on dirait, de me tirer dessus à boulets rouges!

GRACE: Mais tu as dit...

WILL: Et tu y as cru, évidemment, tu es stupide ou quoi?

GRACE: Tu vois, j'avais raison, je savais que ça te rendrait malade!

WILL: Oh. Je me suis ridiculisé. J'avais enfilé un super jean. Je m'étais fait épiler les sourcils, pour pas avoir de vieille brosse à dent. Je m'étais même fait faire le maillot. Y'a pas à dire. Je suis qu'un crétin.

GRACE: Oh, Will, chéri...

WILL, la coupant: Non, non. Ce que tu m'as fait était abject.


CUT TO:
Appartement de WILL. Celui-ci est allongé dans un fauteuil lorsque JACK entre.

JACK: Alors? On fait toujours la moue? Comment va-t-on?

WILL: Faaaaaaantastique. 

JACK: Sérieusement, Will, tu dois trouver un moyen de l'oublier pour toujours. On peut se consoler, on en meurt pas! Moi, j'ai dû me consoler je ne sais combien de fois. C'est dur.

WILL: Notre relation a duré sept ans, ce n'est pas rien. Toi, tu t'es fait expulser par la fédération de gymnastique de New York.

(Il place ses mains en balance, comme pour soupeser ses arguments contre ceux de JACK.)

JACK: OK. Suggestion. Lève les fesses de ce fauteuil et accepte mon aide. (Il se lève et se dirige vers la porte.) Il faut que tu oublies cet espèce de Michael. Je t'ai trouvé un cadeau qui devrait te dérider. (Il ouvre la porte.) Tadaaaam!

(Un matelot se tient dans l'embrasure de la porte.)

WILL: (Au matelot:) Enchanté. (A JACK:) Jack, pourquoi as-tu amené ce jeune éphèbe?

JACK: Eh bien parce qu'il va devenir ton nouveau petit ami. Oh.... tu peux me remercier à présent.

WILL, se levant: Y'a un tas d'autres choses que j'aimerais te dire avant.

JACK: A toi de te décider. C'est oui ou c'est non?

WILL: Larguez les amarres!

JACK, au matelot, en sortant: Allez Miquel, on met les voiles. (A GRACE, qui entre avec un espèce de gâteau.) Il reprend du poil de la bête, hein.
 
GRACE, à Will: Tu veux que je te dise un truc troublant? C'était le même marin qu'il m'a amené après ma rupture avec Danny.

WILL: Tu l'as peut être oublié, Grace, mais je ne te parle plus.

GRACE: Arrête, qu'est ce que tu voulais que Michael fasse? Qu'il se morfonde dans le noir en écoutant "Je préfèrerais mourir que de vivre sans toi"?

WILL: Non. Seulement avec des bougies, ça m'aurait touché.

GRACE: Raconte.

WILL: Je suis frustré. J'étais sûr d'être complètement guéri et je constate que ce n'est pas le cas. Et j'en suis malade. C'est à l'évidence la même névrose qui me pousse à aller voir tous les films de Kevin Costner quinze fois.

GRACE: Chéri, tu as partagé 7 ans de ta vie avec Michael. Il faut un certain temps pour s'en remettre.

WILL: Oui, alors comment se fait-il qu'il aie trouvé quelqu'un à peine deux mois après? Est ce que je suis si facile à oublier?

GRACE: Non. Non, rassure-toi.

WILL: Qu'est ce tu en sais, hein, au fond? Tu peux pas dev-

GRACE, le coupant: Oh, Will... je le sais.

WILL: Ah oui c'est vrai. Tu le sais.

GRACE: Mmh-mmh. Oh que oui. On était encore étudiants... (Ils s'assoient et commencent à manger le gâteau de GRACE.) quand on a décidé de se séparer, c'était pour des raisons différentes. Je voulais élever nos enfants dans la religion juive, tu voulais coucher avec des hommes.

WILL: Oui, et je n'y reviendrais pas.

GRACE: Tout ça pour dire... que si je ne m'étais pas consolée, il n'y aurait rien entre nous. Notre relation est complètement tordue, bien que très sincère, ce qui fait de cette relation intime une histoire exceptionnelle que je chéris de tout mon coeur.

WILL: Merci ma chérie.

GRACE: Et je sais que tu te sens abattu pour l'instant, mais ne t'inquiètes pas, tu verras que ça passera.

WILL: Mmh, je le souhaite. Je souhaite aussi pouvoir en dire autant de ce gâteau.

(GRACE rit, alors que WILL prends un petit aspirateur sous la table et commence à aspirer les miettes du gâteau.)